Cet œil qui nous regarde !

0 Comments

Nos trois religions révélées, le christianisme, l’islaam et le Judaïsme s’accordent sur le narratif du texte mythologique qui raconte l’histoire du premier crime sur terre. Caen a tué son frère Abel par jalousie.

Victor Hugo, dans son recueil de poèmes intitulé la « La légende des siècles » nous livre un poème glaçant (La Conscience) qui nous présente Caen, un assassin perdu devant l’éternel, persécuté par un œil qui le regardait fixement et qui assénait à sa conscience, les coups déchirants de la férule de l’angoisse et de l’effroi.

Tourmenté par sa monstrueuse fratricide, il était poursuivi, impitoyablement par le regard réprobateur et punitif de sa propre conscience. Alors, il s’enfuyait « par devant Jéhovah », cherchant un lieu sûr où il ne verrait plus l’œil qui le toisait de façon si sentencieuse.

Alors, ayant beaucoup marché à travers la tempête, ils arrivèrent, sa famille et lui, au pied d’une montagne. Exténués, morts de fatigue, tout le monde se mit à dormir, sauf lui. Car, il a commis l’erreur de lever la tête. L’œil était là, qui le regardait sans ciller. Il réveilla tout le monde et leur dit, allons d’ici, l’œil est encore là. Ils s’en allèrent, trainant lourdement, envieillis qu’ils étaient par la fatigue et le sommeil. Après trente jours et trente nuits de marche, ils campèrent sur une plage tranquille propice à un repos mérité. Tout le monde se retrouva à l’aise sauf Caen. L’œil était toujours là, qui le regardait intensément. On construisit une muraille pour le protéger de ce regard imposteur. La famille édifia même une barrière, sous forme de mur en bronze. L’on construisit une ville énorme et surhumaine dont les murs avaient l’épaisseur des montagnes. Sur la porte, on grava : « DEFENSE A DIEU D’ENTRER ! » Mais l’œil était encore là, qui le regardait fixement. Ainsi, il ameuta la compagnie qui se mit à fuir avec lui, pour des horizons incertains. Eh bien ! N’y tenant plus, il prit l’ultime décision : « Je veux habiter sous la terre. Creusez un trou et mettez-moi dedans. Comme ça, je ne verrai plus cet œil qui me persécute. »

Ainsi dit, ainsi fait. Ils creusèrent une jolie tombe dans laquelle il s’engouffra précipitamment. Quand on le recouvrit de terre, sur la paroi de sa nouvelle demeure, se trouvait encore l’œil qui le regardait fixement. Et comme on ne sort jamais d’une tombe après y avoir été enterré, l’on peut deviner ce qui s’en est suivi. Terminez l’histoire et déduisez la morale qu’elle induit. En tout cas, cet œil est encore là, prêt à nous poursuivre.

Et, si tant est que la Justice est juste, elle ne vaut pas la vie d’un homme qui n’est pas condamné à mort. Les institutions doivent bénéficier aux hommes. Pas le contraire. C’est dans ce sens que nous comprenons la fameuse phrase de A. Camus : « Entre la Justice et ma mère, je préfère ma mère. » Et si par malheur la Justice n’est pas juste, elle a tort de ne pas l’être. Tenez ! Si le Peuple sénégalais a élu massivement le Président Macky Sall en 2012, c’était pour corriger l’injustice qu’il subissait de la part du régime d’alors. L’on était de cœur avec lui. Ce même Peuple est aujourd’hui angoissé du fait du sort réservé à beaucoup de ses fils, dont le Président Ousmane Sonko, porteur d’un immense espoir pour un grand nombre d’Africains du Sénégal et d’ailleurs. Libérez-nous de notre épouvantable anxiété en les élargissant définitivement. A bon entendeur, qu’Allah nous guide.       

Mbegaan Koddu

Categories:

Laisser un commentaire