A Madame la Première Dame du Sénégal

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En Afrique, de façon plus prononcée qu’ailleurs, il y a trois sortes de chefs d’Etat :

  • Ceux qui s’éternisent au pouvoir (Leur règne est diversement apprécié)
  • Ceux qui sortent à temps opportun par la grande porte (Leur légende est d’or)
  • Ceux qui sont poussés vers une sortie peu honorable (Leur avenir est sombre)

Dans les trois cas, c’est une personne qui, portée aux honneurs les plus éclatants de la République, à un moment crucial pour la Nation, prend une résolution définitive, irréversible, d’une portée historique.

Dans son roman Anthiou (Destin de femme), Peh de Géo fait dire à un de ses personnages : « On n’est jamais libre. Soit, on est en prison, soit la prison est en nous. » Certes, l’on peut disposer de l’autonomie de la volonté pour la prise de décision, mais notre décision est toujours soumise aux contraintes des influences, souvent plus insidieuses que franches. Notre propre psychologie est fondée sur notre culture et notre environnement lié aux contextes de tous ordres.

Dans les écrits des religions révélées, le plus souvent, la femme porte un destin fondateur. Son rôle est toujours primordial. Au niveau des royaumes et des empires, elle amène à la conquête ou à la défense des territoires. Elle n’est jamais absente.

Une épouse devine l’intention de son mari et peut influer sur son engagement, même par un simple silence. Une Première Dame est l’être cher qui dispose du creux de l’oreille du Prince ; destin noble, mais redoutable.

 Madame la Première Dame du Sénégal, le 8 Janvier 2022, je vous ai consacrée Femme de l’année. Les critères ?

  • Votre sens de la famille. Bac technique en main, vous aviez entamé des études de Génie électrique que vous avez dû arrêter pour vous occuper personnellement de votre premier enfant né en 1995.
  • Votre humilité, votre simplicité et votre sociabilité. A l’occasion de cérémonies diverses, on a l’habitude de vous voir en banlieue, mêlée aux femmes ordinaires, légèrement habillée, de façon très colorée. Vos échappées solitaires pour faire les courses au marché, ou pour prier dans les mosquées, au grand dam de vos gardes du corps, sont connues de tous. On vous sait prompte à soutenir les malades et à aider les indigents.
  • Votre africanité revendiquée, votre sénégalité affirmée.  Le dîner du Tamxarit en famille, dans l’ambiance des encens du terroir, les mains teintes au henné, vos pas de danse mbalax, les réceptions à l’ambiance sénégalaise … Tous actes de libération culturelle.
  • Enfin, la sagesse de vos propos quand, pendant l’euphorie des premières heures au Palais, vous avez dit à vos enfants que votre séjour en ces lieux ne saurait être éternel et que tout ou tard, le destin vous en éloignera.

Pour tout cela, le peuple vous aime. Et, Madame, ce même peuple sait ce qu’il peut attendre de vous. Parlez et agissez dans le sens de l’histoire. A ce tournant décisif de notre légende, les annales sont ouvertes. L’écriture sur une page de l’histoire se fixe rapidement. Pourtant elle est toujours indélébile. Le passé n’est pas parti. Il loge encore dans les mémoires. Le futur est vite arrivé. Tout est présent. Seul l’instant est fugace. Que lira-t-on sur votre page ?

Qu’Allah vous inspire, qu’Il guide tous les protagonistes du champ politique et qu’Il préserve le Sénégal de tout tumulte destructeur.

Mbegaan Koddu

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