Le Président de la République et le Parlement tirent leur légitimité du suffrage des électeurs, la Justice est investie par l’Exécutif qui lui confie le pouvoir d’arbitrer les conflits entre l’Etat et les particuliers ainsi qu’entre les particuliers eux-mêmes. Les trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) sont les trois piliers sur lesquels repose l’équilibre démocratique de la cité.
La presse n’est pas une institution, ni même un contre-pouvoir en soi. C’est un délégataire de service public et en même temps qu’un instrument de veille au service de la société. Son rôle se situe dans l’intersection entre l’Etat et la société. Son programme doit consister à informer, éduquer, divertir et sensibiliser.
Que dire de la presse sénégalaise ?
Dans un passé plus ou moins récent, nous avons connu une presse dynamique, engagée dans des thématiques diverses et fondatrices qui ne se targuait pas d’un neutralisme hypocrite aiguillonné par un mercantilisme honteux. On se souvient de Sopi, de Moom sareew, de SIGGI, de Taxaw, de Jaay Doole, Le Cafard libéré, Le politicien … Ces journaux ont joué un grand rôle dans l’éveil des consciences au Sénégal. Ils ont contribué pour une large part, à l’avènement de la Révolution sénégalaise en cours.
En Occident, singulièrement en France, la presse écrite et les médias audiovisuels sont marqués par le positionnement idéologique de leurs producteurs. Certains mettent en avant les idées de la gauche, d’autres celles de droite et d’autres même affichent leur appartenance religieuse.
Quid des médias qui font « Journée sans presse ce 13 Août 2024 ?
Du temps du gouvernement dit ‘’ libéral’’, Maitre Abdoulaye Wade, patriote souverainiste dans l’âme, arrivé au pouvoir sur le tard et voulant y rester coûte que coûte s’est entouré d’un ramassis d’arrivistes opportunistes avides de blé et de foin. C’était à qui amassait le plus, en peu de temps. C’était la bamboula totale. Pour entrer dans le cercle des profiteurs, il fallait avoir une forte gueule, montrer sa capacité de nuisance et le tour est joué. Wade vous appelle et vous met à ses côtés. Alors, certains, pour gueuler plus fort et accentuer le chantage ont créé des groupes de presse, voie royale vers le festin. Wade jouait sur l’aide à la presse qui nourrissait ainsi des entreprises qui savaient menacer pour recevoir de fortes sommes. Cel occasionnait des bras de fer récurrents.
Une fois au pouvoir, Macky Sall, grand calculateur, tomba aussi dans le piège. Il y a quelques années, le cadet de mes garçons était à la tête d’un petit groupe dans le quartier. Chaque Dimanche, il venait avec ses amis me dire : « Papa daňuy ket » (Papa on fait une quête). Je donnais quelques sous pour leur faire plaisir. De la même manière, certaines maisons de presse se sont constituées sur la base de quêtes. On se cotise, puis on complète par une quête vers des richards à la recherche de niches pour blanchir leur fortune à l’origine douteuse. Après, on tape sur le gouvernement pour avoir des fonds. Chantage, corruption et surenchère, c’est le système. En plus de l’aide à la presse que méritent les vrais médias, Macky versait des milliards à des bavards inutiles pour obtenir leur silence complice face à ses assassinats et ses crimes économiques.
Remarquez bien, durant le régime APR, des journalistes ont été intimidés, bastonnés, privés de leur matériel de travail, agressés par des nervis, emprisonnés… Il n’y a pas eu de journées sans presse. Des opposants ont été enlevés la nuit, bastonnés, emprisonnés, torturés, tués… Il n’y a pas eu de journée sans presse. Des paysans ont été privés de semence, des étudiants privés de bourse et même d’études du fait de la fermeture de l’université CAD… Il n’y a pas eu de journée sans presse. Durant le Covid 19, des milliards ont été dilapidés par une minorité de profiteurs au moment où des Sénégalais mouraient pour manque d’oxygène. Il n’y a pas eu de journée sans presse. Des parvenus et autres laudateurs thésaurisaient des milliards dans leurs armoires alors que les abris provisoires pour élèves faisaient légion dans nos régions. Il n’y a pas eu de journée sans presse. Il manquait des sparadraps dans les dispensaires, les femmes en grossesse accouchaient sur des charrettes en route pour un lointain centre de santé. Il n’y a pas eu de journée sans presse … Il est d’ailleurs bon à souligner que la grève ne concerne pas les journalistes, simples agents, mais les patrons de presse sevrés par le nouveau régime.
Un beau jour, patatras ! Journée sans presse.
Y A QUOI ? On vous frappés ? On vous a insultés ? On vous a empêchés de travailler ? On a coupé votre signal comme le faisait ce « ministron » de Macky Sall qui se croyait tout permis ? On a coupé l’internet ? Rien de tout cela. Alors c’est quoi votre problème ?
L’impôt ?
Que Diantre ! Tous les Sénégalais payent l’impôt. On vous rappelle que vous n’avez pas encore payé, vous faites journée sans presse. Ok. Vous êtes libres de fermer même définitivement vos entreprises. Ce n’est pas le peuple qui s’en plaindra. Vous nous avez assez abreuvés de mensonges et de manipulations. L’opinion publique que vous cherchez à attendrir par cette opération est complètement contre vous. D’ailleurs elle se moque de vous depuis hier avec humour et dérision. Les réseaux sociaux sont inondés de publications qui vous attaquent impitoyablement. Elle vous en veut surtout parce que vous couvriez les crimes de Macky contre les fils du peuple.
Quant à l’opinion internationale, si vous comptez sur elle pour une pression quelconque à l’endroit du gouvernement de Diomaye, vous vous trompez lamentablement. Le Sénégal est un pays définitivement souverain. Personne, ni aucune puissance étrangère ne nous dictera la politique à mener.
Passons.
Je suis tombé l’autre jour sur une émission d’une télévision très propagandiste. Il y avait une dame très intrigante, sourire de diablesse, manipulatrice de talent qui interrogeait dans une atmosphère de grande complicité, un noiraud à la tête énorme nue comme un verre neuf. L’homme au physique de déménageur est tous les jours en costume occidental (J’ignore pourquoi). A la fin de l’émission je me suis dit ! « Quel prétentieux ! Quel nombriliste ! Comment peut-il se prendre pour le centre du monde ? » Il prétend et proclame qu’il est l’élément incontournable pour régler les conflits et difficultés dans la sous-région, que les gouvernements Français et américain lui demandent son avis sur tout, que Diomaye et Sonko sont novices et sans carnet d’adresse et qu’il pourrait les aider et les conseiller ….
Quel présomptueux ! Quel fanfaron ! Heureusement que nos dirigeants ne veulent pas de ses conseils. Tenez, il trouve que Sonko doit s’éloigner des panafricanistes pour un nationaliste égoïste et que Diomaye ne doit pas reconsidérer les contrats léonins signés par le pilleur Macky Sall. Merci pour vos conseils, on s’en passe comme des fientes de poule.
Enfin, la totale : il reconnait être le principal protecteur de Adji Sarr qu’il a fait voyager lui-même.
Alors, je me permets de lui dire ceci : « Il ne faut pas vite aller en besogne. Chaque chose en son temps. Puisque vous êtes une punaise dans le matelas de la République, continuez à piquer jusqu’au jour où, de bon matin, on vous écrasera sans la moindre hésitation …
Mbegaan Koddu