Le Sénégal a toujours été une terre de résistance sous la direction de preux combattants, hommes et femmes de conviction forte et d’engagement sans faille.
Les Européens ont toujours besoin de nous. Ils auront toujours besoin de nous. Il me revient la boutade du Président de Burkina Faso, le Capitaine Ibrahima Traoré : « Ils ont dit que nous sommes les pays les plus pauvres. Nous avons dit d’accord. Mais partez et laissez-nous nous organiser pour nous développer. Mais ils ne veulent pas partir. (Rires) Donc, y a quelque chose … »
Ils sont venus vers le 15e siècle implanter des comptoirs commerciaux le long de nos côtes. Puis, à force de mensonges, de manipulations et de manœuvres, ils ont fini par amadouer nos rois qu’ils ont fini par trahir, tuer ou déporter. Le réveil fut brutal. De vaillants résistants s’opposèrent farouchement à l’entreprise coloniale ; qui par les armes, qui par la plume et les prières, qui par des manifestations violentes, qui par la mission de conscientisation des masses. Acculé, le colonisateur concéda une ‘’redépendance’’ appelée indépendance. Le régime qui en est issu, confié d’abord à Senghor, homme lige du Capital international (impérialisme) a trainé jusqu’au 24 Mars 2024.
Cheikh Anta Diop disait en wolof : « Réew bu mosee jéng ba jëm ci alkande, garabu fajam law » (A chaque fois qu’un pays contracte une maladie jugée incurable, son remède pousse comme une plante rampante)
Le bateau Sénégal a tangué vers le chavirement, Dieu le juste a insufflé au peuple une force incommensurable convertie en une détermination à fendre le fer, sous l’impulsion de jeunes patriotes courageux et désintéressés menés par un homme de carrure, Ousmane Sonko.
Alors, des jeunes, hommes et femmes ainsi que des personnes âgées de toutes les ethnies du Sénégal, de toutes les confessions religieuses, de toutes les tariqa, de toutes les catégories sociales se sont levés comme un seule homme pour déboulonner le régime de Macky Sall, dernier vestige de l’héritage colonial. Pour cela, le peuple a consenti énormément de sacrifices. Certains ont perdu leur gagne-pain, une jambe, un bras, un œil, d’autres y ont laissé leur vie. Les étudiants ont perdu une année universitaire, la région du sud était coupée du Sénégal pour punir ses habitants qui ont osé soutenir leur fils, Ousmane Sonko. Les prisons étaient aussi pleines que des boîtes de sardines comme dans le bagne de Poulo Condor. Même pour un simple ricanement on allait en prison. Mcky et ses sbires emprisonnaient à tour de bras, garçons, filles, adultes, vieux. Soit on était pour Macky, ses larbins, ses laquais et ses palfreniers, soit on était terroristes, forces spéciales, jihadistes …
Exaspéré, le peuple se mit à s’agiter et, pour manifester sa colère, se mit à détruire ce que d’aucuns avaient construit des années durant. Macky frappait davantage. La prétendue société civile condamnait du bout des lèvres en se positionnant de sorte à être l’artisan d’un dialogue qui, pour sûr, lui apporte toujours moult avantages.
Le peuple sénégalais, d’ordinaire habitué à se mettre sous le parapluie des guides religieux quand la tempête s’annonce, pour le coup, était désemparé. Personne pour le protéger contre la férule de Macky qui frappait journellement à l’aveuglette sans pitié, sans égard pour la peine des mères, des pères, des fils et des filles. Soit les ‘’neutres’’ condamnaient les jeunes, soit ils faisaient la sourde oreille. Macky pouvait continuait ses brimades et sa tuerie. Qui n’en a pas souffert, dans sa chair ou dans son cœur, Sonko le premier et pas Diomaye le dernier ? Le Sénégal entier était meurtri mais le peuple poursuivit le combat jusqu’à la victoire du 24 Mars 2024, première étape pour la réalisation du projet révolutionnaire de changement systémique de notre modèle de gouvernement. Anotre nouveau gouvernement, j’adresse les quelques mots qui suivent.
Quand le vaillant peuple français en a eu marre des injustices de la royauté, il s’est révolté violemment et a fini par renverser l’aristocratie. Malheureusement, la bourgeoisie a récupéré le pouvoir avant de le perdre avec Napoléon. Ici, aussi des lobbys rêvent secrètement de récupérer le mouvement. Et ils savent par où commencer. Quand les Français ont voulu se départir de Mamadou Dia, ils ont mis Senghor en selle. Celui-ci fit le tour des foyers religieux pour leur dire que Dia organisait les paysans en coopérative pour combattre leurs intérêts et qu’il voulait même transformer les mosquées en écoles …
Prenez garde. A partir du 2 Avril 2024 a commencé la deuxième étape de notre lutte : la résistance.
Pour pouvoir asseoir la Révolution qu’attend le peuple sénégalais, il faut avant tout que le gouvernement Diomaye-Sonko reste ce qu’il est, c’est-à-dire solidairement engagé, organiquement soudé et constant dans ses positions. Diomaye et Sonko, si vous cédez à la plus petite pression, votre armure se fissure et vous en deviendrez vulnérables. Ceux qui exercent les pressions sur vous pour semer la zizanie dans vos rangs sont ceux qui vous combattaient hier, au grand jour ou dans le creux de la nuit, ouvertement ou discrètement. Je m’en vais en citer quelques-uns :
– Le Capitalisme international qui préfère travailler avec des dirigeants corrompus, faciles à manipuler. La France a des agents de renseignements partout au Sénégal, pays qu’elle ne veut perde à aucun prix pour ses propres intérêts. A tout moment, elle cherche la faille pour agir.
- Les représentants de l’impérialisme sur place. Sénégalais bon teint, ils ne roulent que pour les cartels étrangers.
- Les grands trafiquants de drogue, les blanchisseurs d’argent, les grossistes de faux médicaments.
- Ceux qui craignent d’être traqués pour les méfaits constatés dans la gestion de la chose publique qui leur est imputable.
- Les autres dérangés du système qui bénéficiaient indûment de privilèges offerts dans les moyens généraux de l’Etat (Communicateurs traditionnels, profitards sous la fausse étiquette de marabouts, dames de compagnie, des gens de l’arène, des hommes ou femmes de scène …)
- Des patrons de presse à la solde de ceux que je viens de citer. Certaines stations sont pires que la radio des mille collines qui alimentait le génocide du Rwanda en 1994.
- La prétendue société civile financée de l’extérieur pour les intérêts du Capital investi sur place ou pour contrôler l’exécution des conditions liées à la culture occidentale
- La pseudo société civile sans financement extérieur mais constituée de chômeurs qui vivent des subsides qu’ils ont l’habitude de recevoir pour peindre en blanc ou en noir les faits et gestes de tout régime en place. Ils font le tour des plateaux de télé pour montrer leur capacité de nuisance. Puis, ils attendent qu’on les appelle pour les calmer.
- Les organisations féministes en service commandé. Elles ont reçu des financements étrangers pour instaurer au Sénégal ce qui est à l’encontre de notre culture. Le mariage est présenté comme dangereux et inutile. La femme indépendante peut vivre sans se mettre sous les ordres d’un homme. Le patriarcat est banni … Les organisations féministes sont pilotées depuis les Nations Unis. Elles ont un laboratoire à l’IFAN (Dkr) où tout se prépare : autonomisation des femmes, légalisation de l’avortement, égalité homme-femme, parité, autorité parentale aux femmes, bref toute la gamme destinée à isoler l’homme dans son foyer, le déviriliser pour en faire ce qu’elles appellent un adepte de la masculinité positive, comprenez un ‘’yambar’’, un homme sans consistance masculine … Tout pour les femmes : les financements, les postes de travail, les meilleures opportunités d’études … Rien pour les hommes qui sont traités exprès, dans les séries télévisées, de menteurs, de fainéants, d’hypocrites, d’insouciants… L’homme est féminisé à dessein …
- Les hommes-femmes qu’ils appellent homosexuels et qu’ailleurs on appelle woubi. Ils sont les alliés des féministes.
Toute cette bande de réactionnaires que je viens de citer ne vous laisseront pas travailler à tête reposée, si vous donnez champ libre à leurs velléités de déstructuration. Vous avez le devoir de prendre vos responsabilités et de résister en agissant dans le sens de la volonté populaire. Agissez sans crainte. La tendresse n’est pas révolutionnaire. C’est eux ou vous. C’est au nom de la démocratie que Macron a fait son coup d’état institutionnel en refusant de suivre la volonté populaire qui voulait un premier ministre de gauche. Il a passé outre le désir du peuple souverain en nommant comme premier ministre quelqu’un qui peut faire son affaire. La démocratie n’a pas empêché la France de bombarder la Lybie et de déporter Laurent Gbagbo vers la CPI. Elle n’empêche pas l’extermination du peuple palestinien sous le regard complice des dirigeants de ce monde.
Si Ibahima Traoré, Assimi Goita et Tchian n’avaient pas résisté, c’en était fini de leur pouvoir. On a mis leurs populations en embargo : elles manquaient de nourriture et de médicaments. La société civile et les opposants ont aiguillonné la masse pour qu’elle se révolte. Rien. Ils ont résisté. On mène une campagne internationale de dénigrements contre eux mais ils résistent. Dakar est leur base de communication. Je me demande d’ailleurs pourquoi. RFI émet à partir de Dakar en Fulfuldé (pular) et en Mandenkan pour atteindre directement les peuples du Mali, du Burkina et du Niger. La RTS fait passer des séquences du journal de France 24 ou de TV5. Pis, Serge Daniel, l’ennemi international du Mali transmet ses correspondances à partir de Dakar. Tout cela pour submerger les peuples de l’AES de fausses informations dans le sens de les manipuler. Mais les dirigeants de l’AES résistent, parce qu’ils savent que c’est résister ou périr.
Le peuple vous fait confiance. La preuve, nous agissons tous pour vous défendre. Maintenez le cap, vous suivez la bonne direction. Si vous laissez paraître une seule faille, vous serez vulnérables au risque de votre péril. Face à l’attaque des chouans, C’est résister ou périr …
*Chouans : Pendant la révolution française, des bandes qui faisaient la guerre à la république.
Mbegaan Koddu