Madame la Ministre ! Si la population sénégalaise s’est mobilisée en masses compactes pour envahir les bureaux de vote le 24 Mars et le 17 Novembre 2024, c’était pour renverser un système qui jusqu’ici bafouait nos intérêts économiques et piétinait nos réalités socio-culturelles.
Le 11 Mars 2021, pendant que le pays était en ébullition, dans une chronique intitulée « Un caillou contre la République », j’avais fait un gros plan sur un manifestant de type particulier. Il s’agissait d’un homme d’une soixantaine d’années, d’une taille plutôt grande dont le boubou dépassait largement la mesure, avec des manches exagérément amples. Ce personnage en bonnet de fabrication locale s’était ceint les reins d’une écharpe comme font les disciples hyper dévoués au moment d’effectuer un quelconque travail pour leur marabout.
Les Sénégalais de son genre sont attachés à longueur de journée au service de leurs guides spirituels. Pourtant, ce jour-là, on a pu le voir dans la mêlée, parmi les jeunes frondeurs, baignant dans une atmosphère empestée de gaz lacrymogène. Il projetait une grosse pierre avec une hargne et une détermination à charger un fauve en pleine jungle.
Cette image était à la fois inhabituelle et hallucinante. J’avais précisé dans l’article que cet homme ne luttait pas pour la démocratie ou pour la liberté mais contre un régime qui organisait la déstructuration de notre société dont l’équilibre reposait jadis sur une un cultuel en phase avec notre culturel authentique.
Le 19 Mars 2024, nous avons remarqué au stade ARENA, en symbiose complète avec le leader Ousmane SONKO, des personnes âgées en transe pour avoir vu le Président du PASTEF de très près. Le 21 Mars, j’ai publié un article pour faire gros plan sur un vieux religieux qui brandissait fièrement le drapeau du Sénégal. Il venait d’acheter son ticket pour entrer dans le stade et suivre le meeting.
Je voudrais vous rappeler, Madame la Ministre, au cas où vous l’auriez oublié que ces personnes-là représentent des millions de Sénégalais pour ne pas dire la majorité écrasante du peuple sénégalais. Ce peuple a voté pour un changement systémique allant dans le sens de l’affirmation de notre souveraineté économique, culturelle, politique et militaire. Nous n’avons pas voté pour l’application de conventions internationales signées par les régimes défunts pour s’accrocher au pouvoir. Tout le monde sait que l’Europe, la France à sa tête, avait son candidat aux élections présidentielles. Ce dernier a été battu à plate couture par le candidat Bassirou Diomaye Diakhar FAYE. Lors des législatives, ils ont ferré d’autres chevaux qui ont été humiliés dans les urnes par le populaire candidat Ousmane SONKO. Constants et en phase avec le peuple qui les a élus, l’un et l’autre affirment haut et fort leur volonté de diriger le Sénégal selon la volonté et les intérêts du peuple sénégalais.
Alors, puisqu’ils ne se lassent jamais, prenant les Africains pour des cons au moment où ils se croient enfants de Jupiter, les Occidentaux exhument des conventions signées surtout par le régime veule, opportuniste et néocolonial de Macky Sall pour nous faire adopter leurs pratiques sociétales qui brisent les liens et les liants de notre société. Depuis quelques temps, on ne peut pas regarder la RTS sans voir des toubaabs entourées de nos fameuses féministes qui nous harcèlent presque en tambourinant dans nos oreilles « couches vulnérables », « violences faites contre les femmes », « vaccination » (dont la motivation est douteuse), « lutte contre le SIDA », « inclusivité », « égalité des sexes »… Bref, les éléments du narratif habituel dont le seul but est d’introduire la notion de genre dans toutes nos politiques. Parfois, ils y vont avec beaucoup de ruse. Il y a quelques jours, j’ai vu à la RTS, Madame Fatou Sow Sarr qui dirige à l’IFAN le laboratoire « GENRE », (la loi sur la parité, elle peut vous dire de quelle cuisine elle est sortie) venue présenter au Sénégal, une convention concoctée par la CEDEAO visant à définir un programme pour la jeunesse africaine, en l’occurrence sénégalaise. J’ai bien aimé la réponse de Madame Khady Diène GAYE, Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture qui dans son discours, a montré que le gouvernement sénégalais entend mettre en œuvre son programme intitulé Sénégal 2050 dans lequel une large part est réservée à la jeunesse.
Quant à Madame Dièye, on a l’impression qu’elle se laisse emporter par la vague féministe. Elle est présente dans toutes leurs rencontres et emploie les mêmes éléments de langage qu’elles. Attention Madame ! Comme le disait la sociologue malienne Aminata Traoré, « les mots sont des pièges. » Quand les Européens répètent « couches vulnérables » et « inclusivité’’, ils ont leurs cibles. Tout va dans le sens du genre, un mot qui définit une personne qui n’est ni homme, ni femme … J’en ris. Attention Madame, Emmanuel Macron a dit récemment : « Un père n’est pas forcément un mâle. » Donc, un couple de femmes peut se trouver un enfant par Procréation Médicalement Assistée PMA, l’une devenant le père, l’autre, la mère. J’espère, Madame, que vous ne pousserez pas le bouchon jusqu’à nous dépiter avec ça.
Ecoutez Madame, la voix du peuple. Vous ne représentez ni l’industrie pharmaceutiques, ni les féministes. Ne suivez pas les égarées à la civilisation dégradante. Pourtant, le 3 Décembre, j’ai publié un article qui se trouve être la traduction en français du discours livré en wolof par l’Association Ndeyi Askan wi qui a durement mené la charge contre vous pour les mêmes raisons que celles évoquées ici. La dame porte-parole s’est même demandé si vous avez bien compris le programme Sénégal 2050. Visiblement, vous passez à côté. Elles vous ont rappelée à l’ordre. Mais, apparemment, vous n’avez pas saisi le message. L’Occident a son programme qui consiste à diminuer sans cesse la population africaine alors que la France seulement (68 373 433 habitants) est plus peuplée que le Sénégal, la Guinée Bissau, le Mali et la Guinée Conakry à la fois (61 120 949 au total). C’est comme le gaz à effet de serre. Ils bousillent l’atmosphère par leur consommation exagérée d’énergies polluantes, après ils viennent dire aux Africains de consommer propre pour ne pas endommager la couche d’ozone. Ils se foutent de nous quoi ! Ensuite ils veulent que nous gommions la différence entre homme et femme de sorte à encourager l’homosexualité. Tout leur programme tourne autour de cela. Et, croyez moi Madame, vous ne pouvez pas les tromper, ils sont très malins. Au moment où j’écris ces lignes, leurs financements que vous cherchez à capter, font leur effet, dangereusement. Suivez les réseaux sociaux, vous verrez que le discours ambiant chez certaines femmes est « Je ne veux pas me marier », « Le mariage, ce n’est pas un projet », « Pourquoi se marier coûte que coûte ? » L’autre jour, on m’a fait suivre une dame bien sénégalaise qui, dans une vidéo, répondant à une question, disait : « Non. Je ne veux pas me marier. Par contre, je veux avoir un enfant. » C’est elle qui sait comment elle aura son enfant sans mari. Si le margouillat se fait coudre un pantalon, c’est qu’il sait où mettre sa queue. Et puis, on apprend qu’il y a une pénurie de la pilule du lendemain dans les pharmacies. Dans nos quartiers, il y a des ONG que personne ne contrôle qui recrutent de jeunes dames et des bajanu gox qui sensibilisent les sage-femmes dans les cases de santé et centre de santé pour pratiquer une contraception systématique dans les milieux sanitaires et autres cliniques. Il parait qu’elles payent un bon salaire et les femmes recrutées travaillent sans bruits. Leurs locaux ne portent même pas d’enseigne. Elles travaillent discrètement, pour ne pas dire dans la clandestinité. Voilà où nous en sommes. Et, croyez-moi, Madame la Ministre, on ne vous laissera pas enfoncer le clou. Hier, j’ai suivi des féministes sénégalaises, coachées par des femmes blanches déclarer qu’il faut s’attaquer au code de la famille sénégalais pour y introduire l’égalité des sexes etc. Eh bien ! On vous attend là.
Je vous rappelle qu’au Mali, en 2009, les féministes et leurs complices de « la société civile » avaient tellement exercé de pressions sur le régime de ATT que l’Assemblée Nationale avait fini par voter une loi à leur faveur. Mal leur en prit. La population a rempli le plus grand stade de Bamako pour manifester avec force, leur désapprobation de la loi. Le régime a reculé. La loi n’a pas été promulguée. A ce jour, au Mali, selon la loi no 11-080/AN-RM portant Code des personnes et de la famille, « la femme doit obéissance à son mari », « L’âge légal du mariage est de 18 ans pour l’homme, 16 ans pour la femme. Par ailleurs dans certains cas le mariage peut être autorisé à partir de 15 ans. En outre le mariage religieux est désormais juridiquement reconnu.
Alors, si Madame la Ministre de la famille et des solidarités du Sénégal n’est pas capable de mener une politique de la famille conforme aux vœux des Sénégalais, nous remplirons les stades pour exiger sa démission. EPICÉTOU ! Le peuple veille.
Mbegaan Koddu