Mamadou Camara Caster ! Un homme bon.

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Quand il a lu le manuscrit pour mon premier livre (Anthiou), il m’a dit : « Je sais pourquoi ils ne veulent pas le publier. Il est étiqueté subversif ». Puis il ajouta : « Pourtant il faut impérativement qu’il soit publié ». Résultat des courses, Anthiou a été choisi parmi les trois meilleurs romans lors du FILID 2022.

Quand j’ai entrepris de créer la maison d’édition SEGUIMA, il m’a dit : « N’aie crainte. Je t’accompagne ». Il a fait comme dit avec tellement d’engagement et de générosité que mes acquisitions ont été rapides et sures.

Quand j’ai publié ma première chronique littéraire portant sur  »Le fils » (Un roman de Papa Samba Badji), il m’a dit : « L’écriture est ton chemin. Suis-le ».

Alors, si Mbegaan Koddu vous enquiquine avec ses chroniques emmerdantes, c’est la faute à Caster. C’est lui qui m’a dit Xusal te dem (Khoussal té dém). Question de dire : « Va ton chemin, il est tout tracé ».

Hier encore il m’offre son nouveau recueil de Nouvelles avec une dédicace qui me touche au plus profond de mon cœur. Cher Mamadou Camara, nous sommes des milliers à témoigner de ta bonté, en toute sincérité. Au nom de tous …

Merci Caster

Pour ce qui ne savent pas grand-chose de toi, je mets ici la chronique que j’ai publiée sur Facebook le 15 Juin 2019. Bonne lecture.

Commentaire sur le passage de Mamadou Caster Camara au cercle littéraire ‘’Les Vendredis Du Livre’’.

« Spécial Vendredi du livre » Au menu : Nuit de sang (Recueil de nouvelles). Auteur : Mamadou Caster Camara. » Ainsi était libellé l’invitation à la rencontre de 28/03/2019.

On s’y rendit. Ce fut un menu de choix. Le mets était copieux, la collation délicieuse.

Quand elle sort de sa nuit nuptiale, on attend de la vierge qu’elle exhibe son pagne taché du sang de son hymen innocent. Honneur ! Joie ! Soirées festives !

Si, jusqu’au matin, ce pagne alors rebelle expose sa blancheur encore immaculée, la honte s’installe, les esprits se désolent de cette perte illicite due à la folie d’une adolescence libertine.

Cette nuit-là, l’homme qui avait jeté son dévolu sur la jeune Alima, au point de se mettre tous ses parents à dos, fit le sacrifice ultime, belle preuve d’amour, de fendre sa propre cuisse, à l’aide d’un méchant cutter, dans le but d’éviter à sa dulcinée, l’ignominie et la disgrâce d’une nuit sans cris de douleur ni tache évocatrice.

Oh ! Quel homme ! Quelle hauteur ! Quelle empathie !

Oh ! Alima ! Quand le maure te prête du sel, il faut le lui rendre ! Alima…

Des nouvelles de cette originalité, parce que, relatant nos cruelles réalités, nous sont livrées dans ce recueil suivant un style simple et travaillé, avec poésie et humour. N’est-ce pas cela l’art ? Quelqu’un a dit : « Nous avons l’art pour ne pas mourir de la vérité. » Vive l’art de la plume.

Au centre de l’œuvre de Mamadou Caster Camara, il n’y a pas de personnage principal qui tire plus vite et mieux que tout le monde. Pas non plus de héros herculéen qui déplace les montagnes ou assèche les fleuves. Son genre, c’est Sisyphe qui roule sa pierre jusqu’au sommet, et, la voyant retomber, s’en saisit et recommence sans cri, sans récrimination.

À la manière de certains de ses personnages, l’auteur joue calmement et dignement son rôle, dans le cadre de son destin qu’il accepte avec stoïcisme, quels que soient ses soubresauts. Quand l’atmosphère est morose, l’auteur de « Nuit de sang » fait appel à Vigny : « Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse. »

Je pratique l’écrivain presque la semaine durant sur la matière du ‘’livre’’.

L’homme, grand humaniste, est fort cultivé : il a lu tout Hugo. Lisant les ouvrages russes dans le texte, il fréquente Tolstoï, M. Gorki, Maïakovski etc. Je l’ai entendu citer Schopenhauer de la même manière qu’il parle de Senghor ou de Damas. Mais il est taiseux. C’est un arbre fruitier lourdement porteur qui a la stature du baobab. Il faut le secouer pour que tombe le produit nourricier de ses connaissances.

De tout temps, Camara est dans le ’’livre’’. S’il est critique littéraire et écrivain avec trois recueils de nouvelles à son actif, son activité principale est la correction de manuscrits destinés à la publication.

Dans ce cadre, il collabore avec les maisons d’édition les plus connues au Sénégal et participe à bien des jurys à l’occasion de concours littéraires de haut niveau.

Avec un tel bagage, l’on peut être tenté de bomber le torse ou de faire le gros dos. Au contraire, quand vous voyez Monsieur marcher, à peine effleure-t-il le sol, tellement il est humble, racé, poli, d’une rare urbanité.

Tout le monde n’a pas eu la chance comme moi, de le voir fâché. Le fait est rarissime.

Un jour, un taxi a failli nous renverser. Ce jour-là ; je l’ai vu énervé, les traits tirés, le regard brûlant, mais il s’est adressé au chauffeur avec tellement de politesse que, moi le rustique, je n’ai pas pu m’empêcher de vomir ma colère au chauffard.

Merci Caster pour tout ce que tu nous apportes. Puisque la courtoisie est contagieuse, ta compagnie ne laisse pas indemne notre grossièreté. Et, c’est tant mieux.

                                                         Mbegaan Koddu (Peh de Géo).

Au centre de l’œuvre de Mamadou Caster Camara, il n’y a pas de personnage principal qui tire plus vite et mieux que tout le monde. Pas non plus de héros herculéen qui déplace les montagnes ou assèche les fleuves. Son genre, c’est Sisyphe qui roule sa pierre jusqu’au sommet, et, la voyant retomber, s’en saisit et recommence sans cri, sans récrimination.
À la manière de certains de ses personnages, l’auteur joue calmement et dignement son rôle, dans le cadre de son destin qu’il accepte avec stoïcisme, quels que soient ses soubresauts. Quand l’atmosphère est morose, l’auteur de « Nuit de sang » fait appel à Vigny : « Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse. »
Je pratique l’écrivain presque la semaine durant sur la matière du ‘’livre’’.
L’homme, grand humaniste, est fort cultivé : il a lu tout Hugo. Lisant les ouvrages russes dans le texte, il fréquente Tolstoï, M. Gorki, Maïakovski etc. Je l’ai entendu citer Schopenhauer de la même manière qu’il parle de Senghor ou de Damas. Mais il est taiseux. C’est un arbre fruitier lourdement porteur qui a la stature du baobab. Il faut le secouer pour que tombe le produit nourricier de ses connaissances.
De tout temps, Camara est dans le ’’livre’’. S’il est critique littéraire et écrivain avec trois recueils de nouvelles à son actif, son activité principale est la correction de manuscrits destinés à la publication.
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