Histoires ! Raconte Grand-père
Entre le passé et le futur, il y a la passerelle du présent, avec ses bosses, ses creux et ses pentes raides. « Si jeunesse savait ! Si vieillesse pouvait ! » Cette ambivalence résume les rapports
empreints de complicité entre Grand-père et Petit-fils, deux personnages évoluant dans ce recueil de contes, comme deux acteurs d’un récit pédagogique.
Le troisième millénaire est une ère de nouvelles technologies aux implications incontrôlables. Découvertes sensationnelles, connaissances prodigieuses. Les limites du réel sont repoussées.
Jusqu’où ? Où va-t-on ? La nouvelle intelligence si aiguisée, se met-elle au service du bien ou du mal ? La question préoccupe Antoine Emmanuel Sobel SARR. Alors, il s’investit avec humilité dans le domaine éducatif par le biais de leçons de morale qui visent le développement personnel, notion qui lui est chère pour qui le connait. D’ailleurs, c’est un récidiviste. Il a déjà publié deux ouvrages dans le même domaine : «L’HOMME: UN ESPRIT SUPÉRIEUR » ouvrage paru aux éditions L’Harmattan en mars 2015 ainsi que du titre « 10 CONSEILS DE VIE » publié aux éditions Al Faruq en septembre 2022.
Revenant dans le même domaine, il n’y va pas par une répétition incommodante, heureusement, mais par une remédiation active pour élargir le champ de compréhension. De façon presque ludique mais poussant à la réflexion, par des textes illustrés pour rendre l’œuvre attrayante dès l’abord, il s’adresse à la jeunesse à travers des expériences racontées en une vingtaine d’histoires par Grand-père, un personnage qui rappelle les philosophes grecs procédant par une forme de maïeutique. Le dialogue qui conclue chaque histoire ouvre la porte à une pensée nouvelle, créatrice et utile pour la vie en société. Nous sommes loin de la formule habituelle qui marquait la fin des histoires qu’enfants, on nous racontait : « … C’est suite à cela que le conte a fini par plonger en mer. Le premier qui inspire son exhalaison aura pour demeure le Paradis. »
Personnellement je me réjouis du fait que les écrivains africains portent un intérêt nouveau au genre ‘’ Conte’’. En effet, la littérature africaine est outrageusement gouvernée par la poésie, la nouvelle et surtout par le roman. Or voici un genre proche de l’oralité qui encore, nous inspire. Et, puisqu’il faut intéresser la jeunesse à la lecture, pourquoi ne pas passer par l’émerveillement de nos contes et légendes ?
SEGUIMA va pour le conte. Après La ferme de Mbegaan Koddu (Peh de Géo) et Les contes d’ANA (NSA ASSEKO Armelle), voici Histoires ! Raconte Grand-père (Antoine Emmanuel Sobel Sarr)
Bonne lecture.