Les contes d’ANA NSA Armelle Asseko
Je l’appelle « Ma nièce du Gabon ».
Le livre qu’elle brandit si fièrement « Sombre espoir » est une publication des Editions SEGUIMA. Ce titre a été sélectionné dans le cadre de l’Appel à textes SEGUIMA 2021. Dieu sait que, Pauline Ongono m’est témoin, cette œuvre était pressentie comme « Meilleur roman » par la plus part des membres du jury. Mais, suivant les disponibilités et les opportunités d’alors, l’on ne pouvait primer les meilleures œuvres. Personnellement, j’ai insisté au niveau de l’équipe pour que nous nous focalisions sur l’édition des 23 livres choisis. C’est le moment de la féliciter, même tardivement, de ce succès méconnu du public et d’elle-même. Jusqu’ici, elle n’en sait absolument rien.
L’occasion de ce concours, j’ai eu l’occasion d’échanger utilement avec des auteurs béninois, camerounais, gabonais, sénégalais, tchadiens et togolais dans le cadre du processus de l’édition des ouvrages issus de SEGUIMA 2021. Ainsi, j’ai découvert la jeune cadre gabonaise diplômée en Banque-Assurance (CREFDES) à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar / Sénégal) et d’un Master en Qualité-Sécurité–Environnement à l’Institut Africain de Ménagement-IAM / Dakar / Sénégal. Elle est actuellement Chef de division Suivi-Evaluation à l’Inspection Générale des Services de Santé du Gabon
Elle n’est pas avare de paroles. Loin de là (Sic) ! Sa propension à la communication l’a sans doute conduite à la littérature. Elle est volubile, dans le sens productif du terme. Ses idées, souvent en avance sur certaines de sa génération, ses réflexions, elle aime les partager et les soumettre à l’analyse dialectique de ses vis à vis. Elle a avis sur la marche du monde, le caractère des humains et leur rapport à la nature. Sa nouvelle « Afane (la forêt) en est une parfaite illustration.
Sa politesse que l’on remarque dès l’abord ne gêne en rien sa passion pour la causerie qui tire en longueur. A l’occasion, sa faconde très ensoleillée révèle un naturel franc, optimiste et très vivant. Armelle Nsa Asseko répand autour d’elle une bonne humeur contagieuse qu’elle transmet dans un accent gabonais que je trouve fort séduisant. Dans mon pays, le Sénégal, je suis souvent agacé par des « intellectuelles » ou journalistes femmes qui grasseyent sans gêne, notre principale langue nationale, le wolof. C’est, en effet écœurant d’entendre une sénégalaise parler le wolof comme une parisienne fraîchement débarquée à Dakar, simplement pour faire la distinguée. Heureusement que nous avons des Yacine Sèye, des Ndèye Codou Fall et d’autres qui échappent à cette règle honteuse.
Armelle Nsa Asseko tient à sa culture comme à la prunelle de ses yeux et adore sa langue maternelle, le fang. Cela transparait dans tous ses écrits. Elle pense en fang, clairement et s’exprime correctement en français. « Sombre espoir » est une merveille qui nous fait le tableau d’une confrontation civilisationnelle entre une culture occidentale envahissante et une résistance africaine résiliente. Et, à travers, ce texte, le fang étale toute sa grâce.
Avec « Les contes d’ANA », notre auteure récidive de fort belle manière. Le fang est encore à l’honneur à travers des récits d’aventures imaginaires à allure pédagogique qu’elle a construits comme des fables, pour égayer et éduquer.
« Les contes d’ANA », est un recueil de contes à l’bord facile. Les textes sont structurés de façon linéaire avec des images enchanteresses qui illustrent merveilleusement les histoires racontées. A travers ce texte très coloré, on devine un pays luxuriant face à son destin conduit parfois par des prédateurs. Armelle Nsa Asseko (ANA) sonne une alerte insistante pour la défense des valeurs que nous sommes en train de perdre dangereusement. Qu’elle soit entendue, pour un Gabon réconcilié avec lui-même, dans une Afrique authentique.
Lisez ces récits et faites-les lire à vos enfants. Vous verrez que le jeu en vaut bien la chandelle.
Bonne lecture
L’éditeur
Ps : Les dessins en guise d’illustration sont l’œuvre de Annoora Nafi Mohamad de Garoua au Cameroun