Les mille mots de … Njaakër

7.000 CFA

Comme les autres langues africaines, le wolof s’appuie  beaucoup sur un imaginaire puisé dans l’univers des animaux. Ces êtres non humains permettent, (certes à leur  insu) de construire des histoires, d’inventer des proverbes, de prononcer des sentences, d’édicter des règles etc. Rien de gratuit. L’intention est pédagogique. Les animaux domestiques donnent l’occasion  d’exprimer des désirs de façon allusive, de magnifier des qualités ou de signaler des défauts. « Noble comme le cheval. » ; « Aussi généreuse qu’une vache » ; « Canaille comme un chien » etc. Même nos fantasmes y passent car, si le bouc est content de la chèvre c’est pour sa « disponibilité ponctuelle » ; sa queue est courte, bien repliée …

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Description

 

Le mot de l’éditeur

Aucune civilisation n’est supérieure à une autre. Chaque langue véhicule une culture et révèle une civilisation.

Comme les autres langues africaines, le wolof s’appuie  beaucoup sur un imaginaire puisé dans l’univers des animaux. Ces êtres non humains permettent, (certes à leur  insu) de construire des histoires, d’inventer des proverbes, de prononcer des sentences, d’édicter des règles etc. Rien de gratuit. L’intention est pédagogique. Les animaux domestiques donnent l’occasion  d’exprimer des désirs de façon allusive, de magnifier des qualités ou de signaler des défauts. « Noble comme le cheval. » ; « Aussi généreuse qu’une vache » ; « Canaille comme un chien » etc. Même nos fantasmes y passent car, si le bouc est content de la chèvre c’est pour sa « disponibilité ponctuelle » ; sa queue est courte, bien repliée …

Ces beautés de la langue aiguisent l’intelligence et aèrent l’esprit. Quand le wolof est bien parlé ou correctement écrit, cela réveille en nous, notre authenticité, cette  merveille que certains d’entre nous repoussent dans le subconscient, refuge désespéré pour complexés et aliénés. Parler correctement le wolof, c’est avoir l’air d’un zonard ou d’un villageois récemment arrivé en ville.C’est pourquoi de nos jours, le wolof est massacré, malmené, galvaudé et dévalorisé aussi bien à la radio, que sur les  plateaux de télé ainsi que dans le net, par des professionnels de la parole qui, malheureusement, sèment ainsi la mauvaise graine.

La subtilité et la créativité du Wolof sont noyées dans

une francisation éhontée de la langue… Heureusement que selon la volonté divine, le remède est  une plante qui pousse toujours à proximité du mal.  A l’IFAN, des hommes de culture, des chercheurs, ont mesuré l’ampleur du mal. Ils ne prétendent pas soigner, d’un seul coup, tout le mal fait à la langue la plus parlée  au Sénégal. Ce sont des scientifiques, donc, des hommes  et des femmes très méthodiques. Comme le rat de La Fontaine qui, à force de grignoter la chaîne, a réussi, au  bout de l’effort à libérer le lion, ils pansent les contours de la plaie avec douceur et intelligence. Ils nous offrent  ici un pan vivant de la culture wolof. C’est l’occasion de bénéficier d’importantes acquisitions nécessaires à un bon emploi et à une écriture correcte du wolof. Les auteurs de cet ouvrage ont produit un document aussi précieux qu’efficace que, personnellement, j’ai l’énorme plaisir d’éditer.

Le Ministère de la Culture et du Patrimoine historique ferait œuvre grandement utile à la nation sénégalaise en  distribuant largement des exemplaires de ce livre pour que tous les communicants des médias ainsi que ceux des institutionspubliques en disposent, chacun à portée de main pour que notre belle et riche langue soit réhabilitée dans toute sa noblesse. La renaissance culturelle africaine passera par là au Sénégal.

 

Bon vent à Les mille mots de… Njaakër  

                                                          BRAVO à Ëttub Xalima ak Xel

Waly Ndour

Directeur des Editions SEGUIMA