L’actualité politique sénégalaise si dense ces temps-ci, est subitement intensifiée par des attitudes peu rassurantes.
Quelqu’un m’a dit : « Tu nous a assez bassiné les oreilles avec ‘’Le tandem DIOMAYE-SONKO’’. Je t’ai assez répété que la franche amitié n’existe pas en politique. Nous allons vers un clash au sommet et DIOMAYE en sortira vainqueur car il est aimé des gens à l’intérieur pour son calme et sa politesse et il est adulé par les grands de ce monde parce qu’il est politiquement fréquentable. »
Je lui ai répondu :
« Certes, le moment est crucial pour l’avenir du Sénégal. Mais il faut considérer les choses en profondeur avant de se faire une religion sur l’affaire. Après les déclarations fortes et les grandes phrases, arrive le moment des grandes décisions. Le Président DIOMAYE, suivant les indications de son entourage sûrement infiltré par des agents au service de l’Occident ainsi que des gens qui n’ont pas intérêt au changement, fait dans la diplomatie du politiquement correct qui maintient le statuquo de notre asservissement à l’Occident. SONKO veut entamer tout de suite (car il est temps) notre encrage parmi les pays africains qui cherchent à recouvrer leur souveraineté sur tous les plans. DIOMAYE cherche à trouver sa marque personnalisée dans ‘’le système’’. SONKO tient à déboulonner ‘’le système’’. Chacun des deux a ses raisons que tout le monde peut apprécier.
- DIOMAYE a la légitimité des urnes. Il a été élu par les Sénégalais avec une majorité absolue dès le premier tour. C’est à lui qu’incombe la responsabilité de mener le bateau Sénégal à bon port. D’après les fiches qu’on lui présente, c’est à lui que les sages du pays et les bailleurs de fonds font confiance.
- SONKO a la légitimité populaire tant pour des raisons idéologiques que morales. Le Peuple sénégalais, dans son écrasante majorité l’aime, le supporte et lui fait confiance. D’après la réalité historique, il a fait élire comme Président de la République du Sénégal celui qui n’a pas pu se faire élire maire dans sa propre ville, en l’occurrence son frère et protégé Bassirou DIOMYE Diakhar FAYE.
Au-delà des explications que je viens d’évoquer, chaque raison est sous-tendue par un contrat moral.
- DIOMAYE a un contrat moral vis-à-vis des Sénégalais qui l’ont élu sur la base d’un discours souverainiste panafricaniste. En même temps, il a l’obligation morale de rendre à son mentor SONKO qui l’a fait élire, la monnaie de sa pièce, en faisant gage de fidélité.
- SONKO a un contrat moral vis-à-vis du peuple sénégalais qui, suivant son indication, a choisi DIOMAYE comme Président de la République. Il a aussi l’obligation de ne pas trahir les aspirations des plus engagés dans le combat contre le régime de Sall : pastefiens et sympathisants qui ont sacrifié qui son argent, qui son temps, qui son énergie, qui son sommeil, qui son intégrité physique, qui sa santé, qui sa vie. Il y a eu des morts, des blessés graves avec handicap physique ou mental … Tous voulaient un changement systémique.
Entre les éléments du tandem devenu, par la force des choses, un duo qui peut clacher à tout moment, l’Occident s’investit pleinement pour créer un quiproquo. En vérité, DIOMAYE n’est pas l’homme du capitalisme international car ils ne lui trouvent pas assez de consistance. Ils ont juste besoin de lui, pour écarter SONKO le nationaliste gênant. Après, ils pourront réinstaller Macky, leur homme lige, comme ils ont fait en Côte d’Ivoire avec Ouattara. Actuellement, ‘’le système’’ qui a fini d’installer son dispositif mène aisément ses manœuvres. Ses agents se déploient gracieusement dans l’espace médiatique et tentent de semer le doute dans l’esprit des citoyens acquis à la cause de SONKO depuis toujours. Cela fonctionne tellement bien que des ministres, assis sur deux chaises d’ailleurs, s’éloignent petit à petit de SONKO, misant sur celui qu’ils considèrent comme le bon cheval ; DIOMAYE. Pape Alé Niang, Directeur de la RTS déclare sur sa page Facebook : « Des ministres sont régulièrement invités à la RTS pour défendre leur département, mais ils annulent souvent leur participation à la veille, voire à la dernière minute. » Ils se disent que deux béliers ne boivent pas ensemble dans un même abreuvoir. Certains, qu’on s’y attende, peuvent murmurer à DIOMAYE : « C’est SONKO ou c’est toi. Choisis. » C’est à ce niveau que je voudrais procéder à une remémoration, comme une piqure de rappel.
LES HOMMES POLITIQUES QUI ONT TRAHI LEURS PROCHES FINISSENT TOUJOURS MAL.
- Après avoir trahi Jules César, Marcus Junius Brutus a fini par se suicider craignant d’être capturé par ses ennemis qui avaient vaincu ses troupes.
- Béhanzin, le roi du Dahomey a été trahi par son propre frère qui rêvait de son trône. Les Français l’ont installé à sa place. Celui-là, personne n’évoque son nom aujourd’hui car c’est la honte de toute une famille, de tout un peuple. Un passé fait de honte.
- Ernest Ouandié qui avait trahi Ruben Um Nyobe, le RESISTANT camerounais des années 50 a fini par être arrêté, condamné à mort et exécuté.
- Joseph Désiré Mobutu, ferré par l’Occident, a trahi Lumumba. Conséquence, il a fini comme un paria : exilé, malade, abandonné par la France. Il errait comme une âme en peine et a fini ses jours tristement, au Maroc, seul. A son enterrement, autour de sa tombe dont on oublie jusqu’à l’emplacement ; il n’y avait pas 5 personnes.
- Senghor, après avoir trahi Mamadou Dia, en avait tellement lourd sur la conscience qu’il a quitté le pouvoir avant terme, supplicié par ses tourments intérieurs.
- Le général Pinochet qui a perpétré un coup d’état contre Salvador Allende en 1973 a fini par être arrêté à Londres pour crimes contre l’humanité en 1998.
- Mustafa ould Salek qui a renversé Moktar ould Daddah a d’abord été emprisonné avant de mourir dans la solitude, oublié de tous.
- Blaise Compaoré a trahi Thomas Sankara. Aujourd’hui il vit comme un zombie, détesté de tous et banni de son pays. Sa famille baisse la tête partout.
- François Bozizé, après avoir trahi Ange Félix Patassé connait aujourd’hui un sort peu enviable. C’est un exilé sans ressources, abandonné de tous.
- Le cas le plus spectaculaire est celui de Diarra Traoré qui a tenté un coup d’état contre son ami ,Lassana Conté absent de Conakry pour un sommet à Lomé, si mes souvenirs sont bons. Le peuple guinéen s’est levé et, les mains nues, a bravé les forces de répression. Le pays vibrait aux sons de « A bas Diarra ! Vive Lassana Conté ! » Alors, affolé et abandonné de ses co-comploteurs, Diarra a fini par se réfugier sous son lit. On l’en a tiré, l’a dévêtu jusqu’au petit caleçon pour le présenter à la télé, les mains liées au dos. Il grimaçait de douleurs, tellement que les liens qui l’immobilisaient étaient serrés …
Le lecteur peut en ajouter d’autres.
J’AJOUTE QUE DANS LES PAYS OU LE SANG DES GRANDS BATISSEURS EST VERSE, C’EST LE CHAOS EN PERMANENCE.
Je cite l’exemple du Tchad depuis la disparition tragique de François Tombalbaye en 1975, il n’y a pas de stabilité dans le pays. L’assassinat du Président Juvénal Habyarimana a provoqué un génocide sans précédent au Rwanda en 1994. Le Mali qui a vu son Premier Président mourir en prison se relève difficilement. La Lybie est devenue un conglomérat chaotique depuis l’assassinat du Président Khadafi. L’Irak est devenu capharnaüm indescriptible depuis la pendaison de Saddam Hussein… »
Tout ceci n’empêche pas l’Occident de continuer le pillage de ces différents pays. Le Mali qui a bien compris le jeu a pris son destin en main…
Monsieur le Président Diomaye Diakhar Faye, vous êtes séréer, Ousmane Sonko est joola. Un pacte de sang légendaire vous lie et vous êtes resté dans son ombre pendant 10 ans avec l’ardent souhait de le voir diriger le Sénégal dans le sens des idées souverainistes et panafricanistes que vous partagiez. De plus, vos engagements mutuels solennellement déclinés à ‘’Cap Manuel’’ devant témoin vous lient à jamais.
Alors, le cœur du peuple africain tout entier palpite depuis que vous avez annoncé une prise de parole après le Président du PASTEF, votre mentor, Ousmane Sonko.
En prenant la parole demain, vous choisirez la leçon que vous laisserez dans les livres d’histoire au Sénégal, partout en Afrique et dans le reste du monde.
Monsieur le Président, que diront les enseignants à leurs élèves, sur vous ?
A bon entendeur … Qu’Allah vous guide.
Mbegaan Koddu
