Le roman Sombre espoir a de  »longues jambes ».

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Le roman Sombre espoir de la jeune auteure gabonaise NSA ASSEKO Armelle a de « longues jambes ».

Le malheur de la littérature africaine est qu’un livre a besoin de l’onction du tuteur français, pour être recommandé. Qui veut percer passe par les centres culturels français qui disposent encore de notre souveraineté éditoriale.

Soit. Sombre espoir fait un bout de chemin. Depuis sa belle présence au 2e Salon National du Livre de Dakar en 2021, ce livre est de tous les grands forums du Sénégal. Au Salon International de l’Edition et Livre de Rabat au Maroc, il trônait à côté de Les contes d’ANA (de la même auteure : Publications EGUIMA). C’était pareil à Libreville au Gabon, FILIGA 2024.  A la bibliothèque SEGUIMA à Dakar, les lycéennes se l’arrachent.

Voilà qu’après un passage à la chaine de télé Gabon Culture en 2022, son auteure passe à Gabon 1e, il y a peu, pour quelques échanges sur ce livre qui se positionne dans la thématique de la défense des valeurs africaines. Une belle œuvre dans la lignée des ouvrages qui traitent de la rencontre conflictuelle entre les traditions africaines et les influences occidentales.

Ailleurs, le tragique qui marque la fin, consacre la domination, sur la nôtre,  de la civilisation occidentale que l’on cache derrière une prétendue synthèse des valeurs. Exemple de L’aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane : « Je ne suis pas un pays des Diallobé distinct face à un Occident distinct, et appréciant d’une tête froide ce que je puis lui prendre et ce qu’il faut que je lui laisse en contrepartie. Je suis devenu les deux… »

Pourtant, quand Samba Diallo avait été envoyé dans le monde des blancs, c’était pour apprendre à « lier le bois au bois » tout en restant lui-même. Le résultat fut autre.

Dans Sombre espoir, l’espoir des anciens repose sur Douma pour préserver et pérenniser les valeurs traditionnelles fortement menacées par la furie de la civilisation occidentale.

Eyime, en bénissant sa petite-fille Douma, avait prononcé de fortes paroles sur sa destinée : « a nane wa we barle Zalang. O ta ke dzi e ya biang. O ta ke eya vom. O ligue e mam me. » (Chère Douma, toute la tradition de Zalang reposera sur toi. Ce sera à toi de diriger. Ne mange pas la plante d’autrui en laissant nos coutumes. Et ne va pas chercher à t’épanouir loin des tiens.)

Douma  fut très belle et pleine de vie. A-t-elle rempli sa mission ?  En tout cas, elle  a quitté ce monde de façon tragique. Pourquoi ? Y a-t-il un parallélisme entre sa mort et celle de Samba Diallo ? Fausse symbiose… Une culture sur une autre … Douma nous laisse une pointe d’espoir : « A nane, Douma akang. A li gue bie Enguengueng. O ta bra yi » (Certes, Douma est partie, mais elle a laissé Enguengueng)

Que nous réserve Enguengueng ? La souveraineté culturelle ? L’espoir est-il encore permis ?

Avec des auteurs comme NSA ASSEKO  Armelle, parmi la jeune génération, la renaissance africaine aura de beaux jours devant elle. Déjà, le fang, langue maternelle d’ANA, (Pseudonyme de l’auteure), a toujours une place de choix dans ses livres. Le français a de belles raisons de se sentir menacé en Afrique, nos langues nationales arrivent en littérature …

Des œuvres comme Sombre espoir, SEGUIMA en redemande.

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