Dans un contexte africain en pleine recherche de souveraineté médiatique, il est impératif de se questionner sur le rôle de certains médias étrangers dans la narration des réalités locales. Parmi ces médias, Jeune Afrique occupe une place particulière, tant par son influence historique que par la controverse qu’il suscite. Face à ses dérives éditoriales répétées, l’interdiction de ce journal au Sénégal et en Afrique de l’Ouest apparaît aujourd’hui comme une mesure nécessaire pour préserver la stabilité, la dignité et la souveraineté des peuples ouest-africains.
Tout d’abord, le journal Jeune Afrique est souvent perçu comme un outil d’ingérence politique. Ses prises de position, loin d’être neutres, semblent constamment tournées vers la défense de certains régimes ou la discrétisation d’autres, au profit d’intérêts géopolitiques ou économiques étrangers. Cette ligne éditoriale compromet gravement l’indépendance d’analyse attendue d’un organe de presse international. Dans des contextes politiques parfois tendus, de tels biais peuvent alimenter la division, manipuler l’opinion publique et même menacer la paix sociale.
Ensuite, ce journal nuit à l’image et à la crédibilité des dirigeants et des institutions africaines. Sous couvert de journalisme d’investigation, Jeune Afrique publie fréquemment des articles à charge, fréquemment fondés sur des sources anonymes ou invérifiables, qui jettent le discrédit sur des gouvernements en place. Il s’agit là d’une atteinte manifeste à la souveraineté des États africains, qui doivent pouvoir mener leurs politiques sans être constamment exposés aux jugements d’un média basé en Europe et éloigné des réalités du terrain.
Par ailleurs, cette situation illustre un problème plus large : la persistance du néocolonialisme médiatique. Alors que l’Afrique compte de nombreux journalistes compétents et médias crédibles, c’est encore un média parisien, fondé par un Franco-Tunisien, qui prétend définir ce qui se passe sur le continent. Il est temps de se libérer de cette tutelle intellectuelle et médiatique et de redonner la parole aux Africains pour raconter leur propre histoire.
Enfin, l’interdiction de Jeune Afrique ne serait pas une atteinte à la liberté de la presse, mais une mesure de protection face à une entreprise de communication qui outrepasse régulièrement ses prérogatives journalistiques. La liberté d’expression ne saurait servir de prétexte à la manipulation, à la diffamation ou à l’ingérence.
En conclusion, face aux dangers de déstabilisation, à la partialité éditoriale et à l’arrogance néocoloniale de Jeune Afrique, son interdiction au Sénégal et en Afrique de l’Ouest s’impose comme une décision de bon sens. L’Afrique doit reprendre le contrôle de son image, de son récit et de sa souveraineté médiatique.
Thianna Mamadou, le balconier.
